Soufrer ou souffrir?
Il fut un temps, pas encore tout à fait révolu, où la profession utilisait énormément de SO2.
Nous avançons souvent comme un balancier : un excès dans un sens un excès dans l’autre. J’aime le bouddhisme : la voie du milieu !
Certains viticulteurs, dont je suis, font des essais de vin sans soufre.
Cette démarche est louable, un minimum d’interventions, un maximum de bienfait pour la santé. Parfois tout va bien, on peut aller jusqu’à la mise sur le marché.
Cependant on trouve trop souvent sur le marché des rouges qui manquent de netteté ou des blancs qui cassent à peine le bouchon tiré. Le vin passe très vite après ouverture, ou le transport le fracasse.
Effet de mode ?
Nous sommes bien heureusement dans un pays de libertés et chaque viticulteur peut bien faire ce choix, mais je ne suis pas dans cette démarche. Un peu de SO2 permet d’obtenir sans danger pour la santé des vins que l’on peut transporter normalement, conserver normalement et finir de boire au repas suivant ou deux jours après.
Nous surveillons et dégustons très régulièrement nos cuvées. L’ajout de So2 ne se fait qu’à pas mesurés.
Le Pommard 2007 n’avait que 19mg/l de So2 total, parfois nous allons jusqu’à 35 pour certains rouges, 45 pour certains blancs, très rarement au-delà.
Et nous employons la capsule à vis pour garder la fraîcheur dans le vin avec peu de SO2, les échanges d’oxygène étant très minimes et surtout bien réguliers d’une bouteille à l’autre.